GUILLAUME HOEDT

Passionné par la marche urbaine, Guillaume Hoedt part de l’observation des paysages et ses interrogations sur le monde économique toujours instable pour s’inscrire dans une démarche « géoplastique » : Son travail focalise l’attention sur l’urbanisation des terres agricoles, les ghettos, la gentrification et le bétonnage des espaces naturels. Sans doute vivons-nous des contradictions sans précédent entre les discours rassurants et les actes insensés et violents observés dans ces espaces. La ville est devenue un espace critique pour la gestion de l’énergie, des populations, de la propriété et des services.

A travers ses dispositifs, Guillaume Hoedt montre les points communs entre la plastique d’un matériau et l’urbanisme ainsi que les conséquences de ces actes dans notre être urbain, dans nos rapports au territoire bâti, habitable ou non. Aussi, chaque ville du monde a une plasticité particulière et aux espaces malléables. Que représente alors cette incision, cette coupure, cette suture ou ce poinçonnage dans la trame des villes ? Qu’implique fondamentalement telle ou telle action opérée sur une matière ? Que devient esthétiquement la ville dans un contexte néo libéral sachant que la notion d’habiter se perd de plus en plus ?

Son travail met en évidence ce retour nécessaire vers la matière en dépit des discours qui tendent à dématérialiser l’urbain. Il consiste à présenter l’espace urbain comme un ensemble de textures. Au fil de ses marches en ville, qu’il considère comme une exploration aux confins de ces textures, il a l’occasion d’observer les incohérences de cette ville, ses absurdités, ses infrastructures de contrôle et de discrimination, etc. Les rues, les places, les passages, les souterrains, les passerelles constituent des pores, des crevasses, des excroissances… Parfois, le trait est comme un fil qui tisse le réseau urbain, tiré d’un geste mécanique pour le rendre plus propice à l’invasion. La vaste question politique qui soutient le travail est : de quel droit délimitons et prenons-nous possession de la terre en dehors de nos besoins ?