Entre ciel et terre, le ravinement est la trace d’un rapport. Il est la trace creusée par la relation de la montagne et de l’eau. Cette dynamique, cette érosion de la pierre dans le passage de l’eau donne sa forme à la montagne. Se confronter à l’espace du paysage, ce serait alors être à l’épreuve de ce qui n’a pas de fixité, de ce qui n’a « d’ici » qu’à partir du mouvement de mes horizons.
Dans les ravines, dans le frayage de l’eau entre les rochers, des nuées et de la pierre, de la forêt et du vent, il s’agirait de suivre ces relations où chaque chose s’ouvre dans la différence. Et tout autant, dans la pratique du dessin, ouvrir, comme l’écrit Rilke :
« l’aventure silencieuse des espaces intervallaires ».